Promenade de santé en Bourgogne
Il y a des maisons où l'on se sent particulièrement bienvenus. C'est le cas à Saint-Benin-d'Azy, chez Rachel et Manu et leurs deux fils Gabriel et Célian. Nous restons un jour de plus, le temps pour moi de me remettre d'un coup de froid attrapé juste avant... Balade en forêt, match à la télé, jeux de société, ateliers dessin pour nos cartes de visite... nous profitons avec eux du weekend, même si notre rythme de vagabonds est un peu plus décousu ! Nous laissons derrière nous une famille très sympathique et quelques affaires (mes chaussures "de ville" et ma ceinture) !
Le dimanche après-midi, nous finissons tout de même par repartir grâce à Manu qui tient à nous mettre "sur la route" 45 kilomètres plus loin. Il est près de 16 heures lorsque nous arrivons à Château-Chinon, ça sent la fin de journée à surprises ! Nous arrivons à Autun après en avoir pris plein les mirettes en traversant le Morvan. Nous marchons un peu et nous postons à un feu rouge pour continuer vers l'est. Trois quarts d'heure plus tard, nous sommes toujours face au même feu rouge. Nous décidons d'aller voir plus loin si nous y sommes. Ô joie, un rond-point ! 2 minutes plus tard, Louis s'arrête. Il nous dit "je vais à Montbéliard". Une petite phrase qui représente tout de même 230 kilomètres ! L'histoire est désormais connue de tous nos lecteurs assidus : nous faisons étape à Baume-les-Dames pour dîner... et nous y resterons 36 heures supplémentaires avec Colette sa mamie. Le temps pour nous de visiter le Haut-Doubs et de profiter des récits de vie de notre hôtesse !
Passage dans le plus petit département de France...
10 octobre. Mardi matin, nous repartons sur la route. Colette aurait bien voulu nous garder encore un peu, nous aurions bien aimé l'emmener avec nous ! A la sortie de Baume, Nino nous sort de là avec son camion. Il est à son compte, ce qui ne veut pas dire qu'il les compte, ses heures... En tout cas nous validons le pacte qu'il a passé avec lui-même : toujours s'arrêter pour les stoppeurs, tant il a galéré sur les routes franc-comtoises plus jeune. Un jeune peu bavard nous pousse ensuite de 20 kilomètres. Son rêve ? Intégrer l'armée. "La grande muette" lui irait si bien. Cet après-midi, l'Alsace se fait attendre, nous prenons notre mal en patience devant les voitures qui défilent. Finalement nous parvenons à Belfort, trois voitures plus tard, notamment grâce à un couple d'enseignant/psychologue scolaire en grève, merci Macron. Nous visitons le centre-ville de Belfort puis déplions notre canapé pour dessiner le Lion de Bartholdi. Où allons-nous dormir ? Nous verrons plus tard, place aux artistes...
Anouk a encore frappé !
Sur le parking, nous abordons une dame qui nous déposera sur la route de Mulhouse. C'est pratique un parking pour éviter de marcher jusqu'aux abords de la ville... Ensuite, c'est la battle du pouce. Entre la route principale et la voie d'accélération, il y a un immense terre-plein. Nous stoppons chacun près d'une voie. Sans surprise, c'est du côté d'Anouk qu'on s'arrête ! (Moi mauvais joueur ?) Abou l'aventurier burkinabais s'arrête. Il nous emmène à Mulhouse en nous donnant ses conseils pour l'aventure. Le moment est beau ! Il l'est beaucoup moins à Mulhouse où la zone commerciale nous garde une heure près du McDo. Finalement nous stoppons chacun à une sortie. Et Anouk l'emporte encore (3-0 aujourd'hui) ! Vanessa nous embarque pour Fessenheim. Lumineuse, elle nous dépose devant chez elle avant d'aller demander à son mari si ça ne le dérange pas qu'on dorme dans le jardin. "Pas possible" pour ce soir, nous errons dans la nuit alsacienne. Mais Anouk ne compte pas planter sa tente n'importe où. Nous frappons à une porte. Le monsieur nous sauve la vie en retenant ses deux chiens, mais il ne parle pas français, gute Nacht ! Puis nous changeons de rue et venons frappé à une porte d'une maison dont le jardin semble pouvoir accueillir notre tente. La porte s'ouvre, et Anouk enchaîne, plus assurée cette fois. La réponse fuse : "oui bien sûr avec plaisir !" Martine et Michel nous montrent l'endroit le plus plat du jardin, puis nous montons notre tente. Quelques minutes plus tard, nous voici attablés dans leur véranda, à raconter notre aventure. Ce couple de jeunes retraités est passionné de voyages. Ils échangent leurs souvenirs du Vietnam avec Anouk, nous parlent de leur région d'origine les Ardennes, pendant que nous goûtons différents cépages locaux...
11 octobre. Le réveil sonne à 6h15, ce matin, nous avons rendez-vous au téléphone avec Edouard Baer dans la matinale de Nova. Anouk raconte Voyagez-nous et Edouard nous promet de nous rappeler plusieurs fois pendant l'année. Ce matin, nous rencontrons Léa et Lucie, les petites-filles de nos hôtes. Elles dessinent dans le carnet et portent le sac d'Anouk. Nous les pesons ensuite : Anouk porte 18 kilos et Pierre-Elie 21. C'est déjà trop, même pour des stoppeurs ! En plus de ça, notre sac de nourriture atteint désormais les 6 kilos ! Ça sent le roussi pour les patates. Sous le soleil, Michel nous emmène ensuite voir le Rhin, marquant la frontière avec l'Allemagne. Nous assistons également au passage d'une écluse par une péniche suisse nommée .
Une biscuiterie nous offre deux nuits
Ensuite Michel nous dépose sur la route des vins, à Gueberschwihr précisément. Nous pique-niquons, faisons un point sur le début du voyage et admirons le paysage. Nous décidons de continuer vers Eguisheim, élu "Plus beau village de France" en 2013, avec ses maisons à colombages et son château. Dans le centre du village, nous passons devant une biscuiterie. Anouk se chauffe pour tenter une "récup" ! Elle ressort de la boutique avec un paquet de macarons "rochers", un Bretzel et un large sourire : normal, c'est l'heure du goûter ! La vendeuse avait l'air d'avoir bien compris notre façon de voyager. Anouk retourne lui donner une petite carte de visite et sachant qu'elle habitait à Colmar, en profite pour lui demander l'hébergement ! Elle accepte après avoir consulté Edouard, son copain. Ce soir nous dormirons donc à la Petite Venise à Colmar, fantastique ! Edouard et Charlotte sont deux grands fans de Nus et Culottés ! En juin, ils sont descendus à Montpellier en stop et sans argent, ils nous racontent ils ont réussi à se faire payer une nuit d'hôtel et des repas dans des restaurants ! Ils enfilent ensuite leurs casquettes de guides touristiques et nous partons découvrir le centre-ville de nuit, puis ils nous offrent un verre avant de rentrer.
Nous profitons du jeudi pour découvrir Colmar, et nous rendre à la bibliothèque pour avancer nos articles ! Le soir, Charlotte nous propose une photo un peu particulière : nous devons nous dessiner mutuellement... Personnellement je m'en sors bien car le dernier dessin d'Edouard était une girafe qui ne semble pas avoir marqué l'Histoire...! Le lendemain matin, Charlotte nous a glissé dans les chaussures un petit lutin à base de branches et de noyaux de cerise en nous disant qu'il serait ravi de finir sa vie dans la forêt de Brocéliande (centre-Bretagne) ! Edouard nous dépose à Kunheim, le village de ses parents, fervents défenseurs du bio. Sur la route, il nous emmène voir un distributeur de légumes bio, tout un concept !
Objectif Alsace rempli, la route continue !
