Des retrouvailles pour Colette
C'est auprès de la famille de Colette que nous nous ressourçons après la nuit mouvementée "du FBI", qui nous a vus reprendre la route plus tôt que prévu. Après une matinée de stop rondement menée à travers les départementales vosgiennes, nous rencontrons en effet Catherine, la fille de notre hôte de Baume-les-Dames, qui nous avait appris mi-février la disparition de sa maman. Souhaitant nous rencontrer, elle nous avait invités à venir la retrouver dans son domaine du "château de Roche-sur-Linotte" où elle organise des dîners, des réceptions et autres mariages. Afin de rendre un hommage à Colette qui soit à la hauteur de notre rencontre mémorable, nous ne venons pas les mains vides. Nous avions en effet proposé à Catherine d'inviter ses proches pour découvrir la vidéo que nous avons montée pour eux et nous retrouvons ainsi Louis, le petit-fils de Colette, par qui tout avait commencé lorsqu'il s'arrêta pour nous prendre en stop à Autun, le premier dimanche de notre voyage. Nous faisons également la connaissance du père et de la belle-mère du jeune homme. C'est donc lors d'une séance privée que nous projetons la vidéo (à visionner ci-dessous) de nos moments passés avec Colette et dans laquelle elle livre souvent avec humour ses souvenirs sur sa vie, tout en nous faisant découvrir le Haut-Doubs.
Le moment était intense, et nous étions tous heureux d'être réunis pour Colette. Afin de prendre le temps de rencontrer sa fille, nous choisissons de ne repartir que deux jours après. Cela nous donnera également l'occasion d'assister à une soirée du Rotary Club local avec lequel nous dînons. Et même si Catherine est au four et au moulin dans son château, elle prend le temps de nous poser des questions sur notre voyage, une aventure qui l'intéresse et à propos de laquelle elle souhaiterait que l'on revienne faire une conférence dans quelques mois.
Revoir Belfort et mûrir
Vendredi, c'est en début d'après-midi que Catherine nous dépose sur un spot direction Montbéliard et Belfort. Avancer vers notre objectif de "dormir dans tous les départements", c'est aussi viser le 90, le Territoire de Belfort, plus petit département français si l'on excepte ceux de la région parisienne ! Ce soir, c'est donc notre objectif. Et nous arrivons assez rapidement à Belfort, notamment grâce à un documentaliste d'un collège de la région qui nous parle de ses expériences de jardin en permaculture durant les trois quarts d'heure de route que nous partageons. Dans le centre-ville, on se prépare pour une nouvelle soirée du FIMU, le festival international de musique universitaire. Sur un pont, nous abordons une dame pour lui demander l'hébergement. Sa fille invite justement des amies chez elle à l'occasion du festival, et cela paraît compliqué de nous trouver une place. Mais Claire est curieuse d'écouter nos récits de voyage et nous laisse son numéro pour que nous la recontactions si nous ne trouvions pas d'autres personnes pour nous héberger. Nous repartons donc avec un contact et nous tombons ensuite sur un magasin bio dont l'heure de la fermeture est proche. Nous expliquons notre voyage et une des vendeuses nous donne du pain, du fromage vegan et des tranches de jambon. Puis elle nous dit "prenez des vitamines, des fruits, des légumes, je les passerai sur mon compte !". Nous ressortons donc du magasin avec des provisions pour les prochains jours et le sourire jusqu'aux oreilles ! Après quelques demandes infructueuses, nous recontactons Claire qui nous donne rendez-vous en fin de soirée. Nous allons pouvoir profiter du FIMU, qui a la particularité d'être un festival gratuit !
Intervenir à Stop&Go avec Astrid, une première ! Claire habite à proximité de Belfort avec ses enfants. Et elle aussi est documentaliste d'ailleurs. Elle se délecte des dessins de notre carnet de voyage avec son fils Hugo à côté. Le lendemain, c'est d'ailleurs lui qui nous pousse dans le Haut-Rhin où nous rejoignons Oberlarg avec 3 autres voitures. C'est dans cette commune tout proche de la Suisse qu'a lieu la quatrième édition d'Hit The Road, le festival étudiant d'autostop de Stop&Go, l'association de Sciences Po. Nous allons y donner une première conférence et profiter de l'occasion pour revoir les copains-copines, puisque nous sommes des habitués du festival et que nous gérions l'antenne bordelaise de l'association. Ce week-end là, nous passons aussi beaucoup de temps avec Astrid, l'autre intervenante voyageuse, que nous avions rencontrée à Avignon en février, pour la première fois. Son blog Histoires de tongs est une référence pour les voyageurs et voyageuses nomades et adeptes de l'autostop. Et c'est encore avec elle que nous allons passer les 48 heures suivant le festival. Elle nous propose en effet de revenir vers l'ouest avec elle et son van blanc. Nous l'accompagnons d'abord à Vézelay, une étape à laquelle elle tient avant de se lancer sur le chemin de Compostelle par la voie du même nom, qu'elle rejoindra à partir de Bourges. Puis nous rejoignons Anne et Micha, nos hôtes du début du mois de novembre qui étaient aussi ravis que nous de ces retrouvailles ! Le concert qu'ils nous ont offert fut un moment magique, un verre de blanc à la main, et nos trois paires d'yeux rivées sur les prouesses de nos artistes austro-russo-bourguignons !
Puisaye, famille et photo-reportage Lorsque nous reprenons la route le lendemain matin, nous savons d'ores et déjà que nous reviendrons, puisque l'oeuvre collective entamée sur la grande feuille de dessin de Micha n'a pas été achevée...
200 kilomètres nous séparent de chez Astrid et nous les avalons non sans quelques pauses, dont une à Saint-Sauveur-en-Puisaye où nous nous arrêtons saluer Bertrand, le forgeron du village avec qui nous avions passé une après-midi entière dans son atelier en novembre. Nous le trouvons au milieu de sa forge, soucieux de l'avenir du lieu, qui se voit traîné en justice par un voisin qui reproche le bruit de l'activité en journée... Puis, accueillis par un orage mémorable, nous arrivons près d'Orléans, où habite la mère d'Astrid. Nous profitons de l'après-midi pour mettre à jour notre blog et notre carnet de voyage, puis retrouvons Thomas, le cousin d'Anouk qu'elle avait invité pour le dîner. Le lendemain midi, nous rejoignons Chartres où nous mangeons avec Hugues, le frère de Pierre-Elie, avant de rejoindre Maud au pied de la cathédrale. Maud est étudiante en photographie à Rennes, et nous avait contactés début mai. Dans le cadre de ses études, Maud devait réaliser un photo-reportage avec pour thème "La vie est ailleurs", et notre voyage, pour ça, lui parlait bien. C'est donc à Chartres que nous nous étions donnés rendez-vous afin de passer trois jours ensemble, toujours en stop et sans argent.
Durant ces journées en trinôme, nous ne constatons pas de difficulté supplémentaire par rapport à un voyage en binôme. Nous prendrons une vingtaine de voitures en trois jours, et rencontrerons Eric et Sandra le premier soir, puis Candice, dans la rue, à Laval, qui nous invita aux dix ans du "Bar des artistes" dans le centre historique. Nous rebroussons ensuite chemin vers Chartres où Maud avait laissé sa voiture, avant de nous quitter.
La relativité du temps
Pour nous, c'est un mois de juin chronométré qui s'annonce. Des conférences, des retours dans les classes d'enfants qui nous suivaient cette année et d'autres surprises encore ! Pour cela, nous nous rendrons en Creuse, en Bretagne, puis en région parisienne et en Bourgogne, le voyage "sans itinéraire" en partie entre parenthèses pour le moment...
