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VN#17 "Elle" en voyage : Anouk raconte !

Côtés pratiques et aspects sociaux, qu'est-ce qu'être une femme en voyage ? Cela fait déjà quelques années que je me pose des questions sur la place des femmes dans la société et les gestes alternatifs qui existent et me permettent de me sentir plus libre et plus à l'aise avec ma féminité. Je voulais donc partager avec vous ces éléments plus concrets et pratiques de notre voyage qui font partie de mon quotidien. J'espère pouvoir en inspirer certaines et en informer d’autres. Cet article est sectionné en différentes parties afin que chacun et chacune puisse y piocher ce qui l'intéresse ou le questionne. Ainsi je commence avec les petits "trucs" pratiques : les menstruations, les infections, la trousse de toilette puis l'équipement. Et je termine avec l'aspect social et le regard des autres sur ce que je représente (pour elles/eux) en tant que femme, ainsi que mon adaptation à la place des femmes dans les différents milieux sociaux.

La vie pratique

  • Les menstruations

Les serviettes hygiéniques et culottes lavables :

Depuis un an maintenant, j’utilise des serviettes en tissu et des culottes absorbantes pour recueillir mon flux. J’en suis très satisfaite !

Tout d’abord je trouve ça beaucoup plus agréable à porter que les serviettes hygiéniques jetables en coton qui me collaient et me tiraient toute la journée. Une fois que la serviette est pleine je la rince sous l’eau et la fais sécher, et j’en mets une autre ! Au début je me suis demandée si cela n’allait pas être compliqué de toujours devoir trouver un point d’eau, mais en fait, il y a toujours un robinet ou un point d’eau pas loin. Et puis quand je n’ai pas le temps ou pas l’envie, je la replie sur elle-même et je la lave plus tard, ça ne sent rien du tout une fois replié, le tissu retient les odeurs. J’ai 4 serviettes lavables et 2 culottes menstruelles, c’est largement suffisant pour tout mon cycle ! Une fois mon cycle terminé je mets toutes celles que j’ai utilisées à la machine à laver et le tour est joué, prête pour un nouveau cycle !

Mal au ventre :

Des fois, au début du cycle j’ai mal au ventre, pour cela j’utilise l’huile essentielle d’estragon ! J’en mets quelques goûtes dans de l’huile d’olive et je me l’applique sur le bas du ventre !

Impact des hormones sur le corps et le moral

En voyage, avoir confiance en soi est assez primordial pour pouvoir prendre des décisions, se mettre d’accord avec son binôme et avancer sur la route. Or, souvent, juste avant mes règles il y a un jour où je perds totalement confiance en moi, je me trouve nulle, je ne prends jamais la bonne décision et tous les choix deviennent très complexes. J’ai toujours eu beaucoup de mal à anticiper cette période et j’oubliais systématiquement que cela pouvait être lié à l’arrivée des règles. Ainsi depuis quelques mois je tiens un diagramme lunaire ! C’est une rosasse où l’on inscrit la date, la forme de la lune, l’humeur ou le ressenti du jour et le moment de notre cycle. Cela permet de découper notre cycle en 4 phases : Sorcière (les règles), Vierge, Mère, Enchanteresse (cette fameuse période où je peux avoir un manque criant de confiance en moi). A chacune des phases sont liées des humeurs et des comportements qui sont recensés ici par exemple. Certaines personnes utilisent cette rosasse pour s’aligner avec le cycle lunaire, pour moi cela me permet déjà de mieux me comprendre en retranscrivant mes émotions et cerner, au fil des mois, les émotions qui sont liées à mon cycle. Ainsi, quand je n’ai soudain plus confiance en moi, je regarde ma rosasse et je me dis que c’est normal, ce n’est pas moi qui suis nulle mais juste mes hormones qui travaillent. Alors je le dis à Pierre-Elie qui prend le relai et m’entoure un peu plus que d’habitude pour m’aider à passer ce moment.

  • Les infections

Cystite

L’infection urinaire, pour celles qui l’ont déjà vécue, est vraiment très désagréable et peut vite être dangereuse. Je n’en ai pas eu sur le voyage mais j’en ai fait quatre l’année précédente, alors j’ai prévu le coup ! J’utilise le mélange d’huile essentielle « vessie libre » que l’on trouve dans les herboristeries. J’en mets quelques goutes dans de l’huile d’olive et je me masse le bas du ventre et le bas du dos avec. Je mange aussi beaucoup de cranberries et je bois beaucoup d’eau et d'infusions drainantes. Cependant si cela persiste il ne faut pas hésiter à aller prendre des probiotiques en pharmacie, et en cas extrême, des antibiotiques même dans un voyage sans argent.

Mycose vaginale

Une fois qu’on en a une, on en a souvent plusieurs à la suite ! J’en ai eues l’année dernière et donc aussi sur le voyage. Lors de la première, je suis allée au culot demander dans une pharmacie s'il était possible d’avoir des probiotiques pour mon infection vaginale sachant que je voyageais sans argent. J’ai quand même mis deux jours avant de me lancer, et je ne voyais vraiment pas quelle solution il pouvait y avoir. Le pharmacien a réfléchi quelques instants puis il m’a ramené des probiotiques en plaquette et sans la boîte ! C’était un échantillon qu’il avait reçu, il m’a expliqué comment le prendre et le tour était joué ! J'ai appris sur le voyage que lorsqu'on osait demander de l’aide, les gens pouvaient avoir plus de solutions que nous même. A la mycose suivante, j’ai trouvé une autre solution, plus durable : de l’extrait de pépin de pamplemousse ! Il faut l’appliquer directement sur les lèvres trois fois par jours dès qu’on sent une démangeaison, en 3 ou 4 jours la mycose est partie ! Si la mycose est très forte et les démangeaisons insupportables on peut aussi appliquer sur les lèvres vaginales du yaourt nature non sucré, cela apaise et amène de bonnes bactéries dans le vagin. Comme pour la cystite, si cela persiste ou s’aggrave, il vaut mieux consulter.

Maux de têtes, douleurs musculaires, nausées

Des fois, on ne sait pas pourquoi, le froid, le flux des voitures, la fatigue et autres sollicitations multiples nous provoquent des maux de têtes, des nausées ou des douleurs musculaires. Pour tout cela l’huile essentielle de menthe poivrée est imparable ! Il faut en mettre quelques gouttes dans un peu d’huile d’olive et on l'applique à l’endroit endolori, en quelques minutes ça chauffe et apaise (il faut cependant éviter les yeux et les muqueuses). Je sais aussi que je suis sujette aux sinusites, pour cela j’ai un mélange spécial d’huiles essentielles « sinus libérés » et je fais des inhalations : un bol d'eau chaude avec 2 ou 3 goutes d'huile essentielle d' "eucalyptus radié". Pour toutes les autres maladies (nous en avons finalement très peu) nos hôtes se sont toujours très bien occupés de nous et nous ont proposé de multiples médicaments.

  • Trousse de toilette

Les cheveux

Nous sommes partis avec un savon et un shampooing solide, nous les utilisons de temps en temps mais les gens ont quand même toujours de quoi se laver chez eux. Je n’ai jamais pris autant de douche que sur le voyage ! Les jours où nous partons de chez notre hôte, elle/il insiste beaucoup pour que nous prenions une dernière douche avant de reprendre l’aventure. Puis les gens chez qui nous arrivons le soir se représentent un tel périple qu’ils pensent que cela fait trois semaines que nous n’avons pas mis les pieds dans une douche ! Nous sommes donc toujours très propres ! Je lavais pourtant très peu mes longs cheveux, une fois toutes les 3 semaines environ. J’ai remarqué que moins je les lavais, moins ils devenaient gras, ils s’auto-régulaient mieux et cela les abîmaient moins. Puis dans les Pyrénées Atlantiques, nous avons rencontré une coiffeuse, Irlina, qui n’exerçait plus. Je me suis dit : « allez, c’est le bon moment, le voyage me propose une nouvelle coupe, si je ne le fais pas maintenant, je ne le ferai jamais, allons-y pour la coupe courte ! ». Depuis, beaucoup moins besoin de me laver les cheveux ! C’est hallucinant, le sébum régule les cheveux sur toute leur longueur (courte) et je suis tranquille !

Les poils

Depuis presque un an maintenant, je suis dans la démarche d’acceptation de tous les poils qui ont envie de pousser sur mon corps. Il y a eu un an de réflexions, recherches, questionnements et essais progressifs pour arriver, l’été dernier, à porter mes poils à l’air libre sans complexe ni honte. Il aurait de tout façon été impensable d’emporter sur le voyage un épilateur (volumineux et lourd), cependant il y a quelques années j’aurais trouvé indispensable d’embarquer un rasoir. Mais cette année non, je ne veux plus me retirer les poils en m’irritant la peau et en subissant la douleur et les désagréments de la repousse. Je ne veux pas non plus gâcher mon temps à me préoccuper du poil qui dépasse ou des poils qui "poussent trop vite". Me trouver belle avec tous mes poils parce qu’ils font partie de moi en tant qu’adulte, est une véritable libération de mes pensées et de ce que je suis en tant que femme. Ce cheminement ressemble plutôt au parcours du combattant, et avec des copines, avant le voyage, nous nous sommes lancées dans la création d’une bande-dessinée autour des filles qui décident d’arrêter de s’épiler. Notre projet s’appelle PAF (Poil Au Féminin) vous pouvez aller voir !

Mes poils sont très utiles sur le voyage : mes poils de jambes me tiennent plus chaud en hiver et protègent ma peau contre l’agression desséchante du froid, mes poils des aisselles régulent mon odeur et protègent cette peau si fragile, mes poils du pubis préservent cette endroit sensible des frottements journaliers de mon pantalon. Enfin mes poils de sourcils empêchent les multiples poussières soulevées par les voitures d’entrer dans mes yeux. J’ai remarqué aussi qu’ils permettaient de conserver un petit bassin d’air chaud au creux des yeux tout à fait bienvenu quand je suis bien emmitouflée.

Produits de beautés et d’entretiens

Ma trousse de toilette se résume donc à un dentifrice, une brosse à dent, une pince à épiler pour les échardes, quelques huiles essentielles et … une paire de boucles d’oreille ! Je n’ai pas emporté de maquillage. Depuis deux ans j’ai arrêté d’en mettre quotidiennement. Avant, le matin ou le soir, lors du démaquillage, je trouvais mes yeux tous petits, mes cernes trop grands, ma peau trop sèche. Cela m’entretenait dans le fait que je ne pouvais pas m’en passer au risque de paraître moche et cela n'arrangeait en rien ma confiance en moi. J’ai tout arrêté, maintenant, quand je me regarde, je vois mes "imperfections" et je les trouves belles parce qu'elles font partie de moi. Je me donne plus de temps pour être heureuse que pour entretenir une beauté plutôt normée qui n’a rien de réellement fondé ou objectif. J’ai quand même emporté une paire de boucles d’oreille pour entretenir mes trous de lobes d'oreilles et parce que j’aime bien en mettre parfois, un petit plaisir qui fait moins d’un gramme, ça ne se refuse pas. Comme déodorant j'utilise de l'huile essentielle de palmarosa, c'est très efficace ! En ce moment je n'en mets plus du tout car moins j'en mets, plus mes odeurs se régulent et puis je m’habitue aussi à mon odeur. Nous ne sommes pas en plastique, c'est normal d'avoir une légère odeur, souvent c'est bien plus nous-même qui nous fixons sur cette odeur qui nous paraît embaumer la pièce alors que personne ne la sent !

  • L'équipement

Pas de soutien-gorge

Le soutien-gorge est un équipement typiquement féminin dont je ne me suis pas encombrée. Après avoir fait une semaine "sans soutif" pendant des vacances, mes seins se sont musclés et je n’ai plus eu de douleur liée à leur poids (pas très important pourtant). Une fois que mon torse avait connu cette liberté, je n’ai plus réussi à le contraindre à nouveau au soutien-gorge. Et puis je me suis dit que ce n’était pas très utile pour moi finalement.

Le pisse-debout

Mon pisse-debout est un morceau de bambou coupé en deux ! Lorsque je fais du stop depuis un certain temps à des ronds-points et qu'il n'y a qu'un minuscule bosquet, je cherche en vain mais je suis forcément visible d'une route, c'est assez gênant. Sauf que j'ai mon pisse-debout ! Avec un peu de pratique, il suffit juste d'ouvrir sa braguette et descendre sa culotte (car contrairement aux gars nous n'avons pas encore de culotte trouée prévue cet effet, peut-être à imaginer bientôt ! ) et le tour est joué ! C'est aussi très pratique dans les festivals !

Le sac

Avant le voyage il était important pour moi d'acheter un sac adapté à ma taille et à ma corpulence. J’ai pris un sac de 40 litres qui peut s’agrandir à 50 litres, avec un très bon maintien du dos et des hanches. Ainsi même lorsque nous traversons des villes à pied, je peux ressentir une certaine limite physique générale, mais je n’ai pas mal au dos. Nous avons aussi, au fur et à mesure du voyage adapté le poids de nos sacs en laissant de nombreuses affaires en cours de route et en remplissant davantage le sac de Pierre-Elie. Ainsi mon sac faisait 18 kilos au début (je fais 45 kilos) et il n’en fait plus que 12 maintenant ! Je me sens beaucoup mieux comme ça ! Pour un voyage à pieds, on enlèverait aussi le matériel vidéo, l'aquarelle et les cahiers...

La vie sociale

  • Le regard des autres sur une voyageuse

La pression de l’entourage

Le fait d’être une femme qui projette de faire un voyage en autostop m’a valu bien plus de questionnements et d’inquiétudes de la part de mon entourage que pour Pierre-Elie. De manière générale, lorsque qu’une jeune femme entreprend de sortir des chemins sécurisés, les gens n’hésitent pas à projeter sur elle toutes leurs peurs et à imaginer le pire. Évidement, moins habituées et encouragées à prendre des risques que les garçons, nous tenons plus facilement compte des avis et les assimilons comme nos propres peurs. En voulant nous protéger, les gens nous pétrifient de peurs. Il est alors beaucoup plus difficile pour nous de franchir le pas et oser être libre, rencontrer l’inconnu du voyage et faire face à la vie. Alors j’incite toutes celles qui ont des idées folles de liberté à analyser le bien-fondé des peurs que les autres projettent sur elle. Si quelqu’un n’a jamais fait de stop et vous met en garde contre les tueurs en série, allumez votre instinct et disjonctez les légendes urbaines !

"Inconsciente" ou "en danger" pour les conducteurs et conductrices

Dans les regards des conducteurs et conductrices, je suis une inconnue plutôt inoffensive, totalement inconsciente voire même "en danger", et ils ont alors envie de venir "à mon secours". « Je te prends avant qu’un psychopathe ne passe par là ! » me disent régulièrement les automobilistes. Pourtant, quand je fais du stop seule, j'attends très peu (si la 4ème voiture qui passe ne s'arrête pas, je commence à m'étonner de ne pas être prise !). Puisque ces mêmes personnes ont peur à ma place, elles s’arrêtent si vite que j'ai encore moins de risque de rencontrer une personne malveillante. Je ne dis pas que ça n'existe pas, mais je sais que je me fais bien plus harceler dans la rue qu'en stop. Je me branche sur mon instinct pour vraiment sentir la personne qui s'arrête et je m'autorise à refuser celles que je ne sens pas (ça ne m'est arrivé qu'une seule fois en stop). Lorsque je voyage seule, j'ai l'impression que les gens me demandent davantage de me justifier. Aussi, ils se permettent plus de me mettre en garde contre "LE psychopathe qui rôde".

La caution sécurité

Sur cette aventure, nous voyageons essentiellement en binôme mixte. C'est intéressant de remarquer que, du point de vue de ceux et celles qui nous prennent, je représente, en tant que femme, la caution "sécurité" pour eux : souvent, les femmes seules nous avouent que "si [je] n’avais pas été là, elle ne se seraient pas arrêtées. Ne vous inquiétez pas, Pierre-Elie le prend très bien ! D'ailleurs lui représente la caution "sécurité" pour le binôme : « c’est bien qu’il y ait un garçon, vous êtes plus en sécurité ». Alors que dans les faits, si nous avions un problème un jour, il est plus probable que je sois celle qui réagisse le plus vite et efficacement au vu de mes expériences de harcèlement de rue. Ce binôme mixte nous permet donc d'accéder à un plus large éventail de personnes qui sont rassurées par ma présence et nous évite trop de discours moralisant.

  • S’adapter à la place des femmes dans les différents milieux sociaux que nous rencontrons

Prendre de la place

Nous savons donc que certains conducteurs nous considèrent, en tant que femmes autostoppeuses, comme des personnes fragiles, naïves et inconscientes. Il est important alors de s’adapter à ce regard, par notre attitude, notre assurance (au moins extérieure) et par la place que nous occupons dans les voitures et dans la discussion, nous pouvons prévenir certaines propositions ou attitudes abusives. Nous devons être claires dans nos intentions : nous faisons du stop, nous n’avons pas peur et nous ne sommes pas fragiles !

Être acceptée partout pour ce que l'on est

Nous respectons profondément et nous ouvrons entièrement à la personne que nous rencontrons, avec son histoire, ses traits de caractères et aussi ses défauts. Ainsi les gens nous rendent cette posture et nous rencontrent comme nous sommes, sans imaginer que nous puissions être autrement. Le fait que je ne m’épile pas, que je passe des cheveux longs à courts ou encore que je ne me maquille pas est totalement accepté par les gens que nous rencontrons et n'est jamais remis en cause. C’est lorsqu’ils feuillettent le carnet de voyage et voient les photos des brochures d’articles qu’ils me disent « mais t’as pas changé de coupe de cheveux toi ?! »

Respecter leurs règles, adaptation culturelle

Lorsque nous rencontrons une personne, nous mettons également les pieds dans son milieu social, ses valeurs et sa culture. Nous avons donc souvent l’occasion d’observer le fonctionnement des ménages et le rôle de chacun. Nous constatons qu'il est globalement plutôt genré mais nous ne faisons qu’observer ces systèmes, sociologiquement très intéressant, sans rentrer dans une forme de jugement qui n'a pas sa place. Les gens nous incluent donc dans leur fonctionnement et me proposent, à moi, beaucoup plus spontanément de me montrer où est la lessive, la cuisine (Pierre-Elie prend alors souvent les devants et un malin plaisir à montrer qu'il sait bien lancer une machine...) ou les crèmes hydratantes pour la peau. De même, ils interpellent Pierre-Elie pour des questions de bricolage, de changement de phare de voiture (ce qu’il redirige vers moi la plupart du temps car j’aime beaucoup le bricolage !) ou de déplacer des objets lourds (là je sais que ma corpulence ne fait pas le poids). Nous nous adaptons donc à ces sollicitations avec amusement. Cependant je suis restée quand même un peu décontenancée le jour où une hôte m'a tendu une lime à ongles d’un geste très naturel, cela m’a fait beaucoup rire intérieurement !


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