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VN#19 Die moi oui !

Après deux semaines de pause à Tours pour préparer les derniers mois et l'après-voyage, nous avons repris la route lundi 19 mars !

Nouveau départ !

Ce matin-là, le sol est couvert d'une fine couche de neige, la température est basse, mais nous sommes les plus heureux du monde au bord de ce petit rond-point en direction de Loches et sa cité médiévale ! Nous avons alors dans l'idée de prendre notre temps avant de rejoindre le sud-est, mais c'était sans compter sur Georges ! De retour d'une compétition de bridge à Rennes, notre conducteur retourne dans les Alpes ! Nous voilà partis pour plusieurs heures de traversée diagonale sur routes secondaires avec cet ancien pilote d'hélicoptère dans l'armée de l'air, grand fan de voitures électriques ! Notre temps libre de voyageurs rencontre celui du retraité et nous nous arrêtons pour visiter Le Montet et Lapalisse puis recroisons notre parcours de début octobre à La Châtre ! Arrivés à Roanne, Georges doit embarquer deux covoitureurs et nous choisissons de descendre ici. Nous voici aux portes d'un grand quart sud-est que nous allons explorer durant ces prochaines semaines...

La ville comme solution de secours

Nous reprenons alors la route vers le sud et Saint-Etienne. Après une étape de deux heures chez un zingueur à Feurs à parler guitare et dessins, nous repartons sans avoir le temps de recroiser Damien, notre hôte local fin octobre ! Un chauffeur privé, une esthéticienne et un retraité randonneur plus loin, nous arrivons à Saint-Etienne à 20h30. Pas encore d'hébergement en vue, et une occasion manquée avec notre avant-dernière conductrice de 20ans qui a appelé sa maman pour lui demander si elle pouvait nous ramener à la maison : - "Maman dis-moi, il y a du monde à la maison ce soir ? - Non, pourquoi ? - Eh bien, j'ai trouvé deux jeunes qui font le tour de France en stop et...

- Non." Tout au nord de Saint-Etienne, nous tentons le stop pour entrer ou traverser la ville. Mais ce n'est pas une réussite, et notre moral est lui aussi proche de zéro.

A ce stade là, quand nous n'avons pas trouvé l'hébergement en stop, nous passons au plan B, ou T, comme "trottoir". Pas pour y dormir, mais pour aborder des passants dans le but de dormir chez eux. Et avouons-le, nous en sommes à un point où nous invoquons l'esprit de Catherine, rencontrée à Albi dans la même configuration...! - "Bonjour, nous sommes deux voyageurs et nous venons d'arriver à Saint-Etienne... Cela fait 5 mois et demi que nous parcourons la France et nous dormons chez l'habitant tous les soirs. - Super ! Là je rentre justement chez moi, venez à la maison !"

C'est tout simplement la première personne que l'on a croisée sur le trottoir après avoir marché une grosse demi-heure depuis la zone industrielle ! Nous avions donc rencontré Lisa, 19ans, étudiante en prépa infirmier-e-s. Son énergie et son goût pour l'aventure nous ont tout de suite plu, et nous bouclions alors une belle et grande journée, voyant les doutes et la fatigue s'évaporer grâce à cette dernière rencontre ! Nous passons la soirée à se partager nos souvenirs de voyage respectifs et nous nous retrouvons avec plaisir dans le quotidien "étudiant" même si Lisa n'attendait plus que les résultats de ses concours ! Cette Éclaireuse (scout laïque) était même à deux doigts d'endosser son sac à dos de baroudeuse et de partir avec nous sur les routes !

Printemps blanc

Et peut-être a-t-elle bien fait de ne pas le faire car le lendemain matin, nous attendions deux heures dans le froid avant de décoller vers le Velay et la Haute-Loire. Et nous connaissions certainement la journée la plus froide de notre voyage, nous qui avions choisi de descendre dans le sud pour l'hiver... Sur le plateau Vivarais-Lignon, nous sommes bien les seuls à nous aventurer en stop, et même à nous aventurer tout court ! Les pieds d'Anouk gèlent sur place et Pierre-Elie revêtit pour la première fois ses deux sweats au-dessus de ses deux secondes-peau ! Heureusement, comme toute attente en stop se termine bien, Pervenche nous sort de là, et nous redescendons après Mars (élue "commune du mois" par Voyagez-Nous) sous le soleil ardéchois ! Deux minutes plus tard, la camionnette qui arrive se gare derrière nous. Nous allons devoir monter derrière, mais il y a un problème, les deux hommes transportent des petits congélateurs qu'ils n'ont pas pu déposer à la déchetterie, fermée. Autre problème, les portes arrières sont bloquées et c'est donc impossible de nous faire une petite place pour nous et nos sacs. Mais alors que nous leur disons que nous allons attendre la prochaine voiture, Simon et Florent sont ultra motivés pour réussir à nous embarquer ! Ils finissent par ouvrir les portes arrière, bouger les congélos et caler nos sacs ! Il ne nous reste plus qu'à nous asseoir dans le dernier coin qu'il reste et la porte se referme, nuit noire ! Le trajet ne sera pas long car ils vont au village d'après, dans une brasserie artisanale. Puis Simon appelle un ami et nous trouve l'hébergement en quelques minutes ! Nous grimpons donc à nouveau à l'arrière du véhicule où les congélateurs ont été troqués contre des cartons de bière !

Repartis pour une nouvelle saison

Cette fois, nous reprenons la route en direction de leur commerce, l'Arbre Vagabond, un bar à vins - librairie sur le point d'attaquer une nouvelle saison. Karine s'activait sur les commandes des derniers bouquins et nous voici embauchés pour des tâches ingrates autour de dégustation de bouteilles... Aurélien, notre futur hôte du soir et ami de Simon nous rejoint ensuite pour peaufiner les meubles qu'il a construits pour le lieu. Et pendant que Pierre-Elie apprend à manier le tank à poncer, Anouk est chargée de faire la messagère chez le confiseur du coin, des tâches ingrates on vous dit. Alors qu'elle rentrait avec une guimauve dans chaque oeil et des chocolats plein la panse, Aurélien terminait les porte-livres et Pierre-Elie lavait les derniers verres. Notre rencontre avec Simon fut aussi l'occasion pour lui de nous raconter ses anecdotes de voyage en stop en France il y a quinze ans, mais aussi celle au Portugal et même en bateau stop jusqu'au Brésil !

Nous rentrons ensuite chez Aurélien avec son camion qu'il démarre au tournevis car il a perdu la clé ! Une soupe et au lit, car Aurélien enchaîne à 6h du matin pour partir à sa formation "FIMO" pour valider son permis poids-lourd qui lui servira dans son entreprise de charpentier. Nous profitons de la maison qu'il nous a confiée pour nous reposer, avancer le carnet de voyage et nos articles. Nous goûtons aussi au soleil mais le vent et le froid du plateau ne nous encouragent guère à partir à l'aventure ce jour. Lorsqu'Aurélien revient, nous sommes donc toujours là, affairés à préparer le repas du soir ! Et nous retrouvons même Simon qui vient manger à la maison. Anouk remporte haut la main la partie de Colt Express et vient le moment de saluer Simon et de refaire nos sacs. Cette fois nous profiterons aussi du voyage matinal d'Aurélien vers Tain l'Hermitage, marquant notre entrée dans la Drôme. "Hier j'ai pris une autostoppeuse et cette c***e a fait tomber mon tournevis !" répond-il à Anouk lorsqu'elle lui demande pourquoi il démarrait son camion à la petite cuillère.

La Drôme à bras ouverts

Florent, notre premier conducteur drômois est journaliste au Dauphiné Libéré. ll aura suffit d'un kilomètre, le temps de nous placer sur la route de Romans-sur-Isère, pour que lui vienne à l'esprit l'idée de faire un article sur notre voyage. Il nous promet qu'il va nous recontacter si nous restons dans la Drôme plusieurs jours... Puis c'est au tour d'Albert de s'arrêter à notre hauteur, et nous faisons route ensemble. Ce psychologue reconverti dans le clown nous raconte son expérience dans les communautés de l'Arche et il nous dépose sur la route de Crest, non sans nous avoir redit son bonheur de nous avoir croisés ! 20 minutes d'attente et Nazim nous récupère alors qu'il partait répéter avec sa troupe d'artistes pour préparer une tournée à Philadelphia aux Etats-Unis ! Nous avons pu pénétrer dans l'univers de cette résidence d'artistes, en plein coeur d'une zone industrielle éco-responsable ! Il n'est pas encore midi lorsque nous arrivons à Die. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le coin est accueillant ! Nous nous mettons en quête d'un endroit où poser nos sacs pour visiter la ville et les alentours. Nous croisons alors Sylvaine dans la rue et lui demandons si nous pouvons poser nos sacs chez elle. Elle est journaliste pour le Journal du Diois et nous présente la réalité socio-économico-politique du Diois, nous repartons allégés de nos sacs pour l'après-midi. Au rond-point de Die (qui deviendra par la suite un de nos spots les plus utilisés sur le voyage), nous rencontrons Pascale. Elle ne va pas loin, mais nous propose qu'on se balade dans la montagne le temps de son rendez-vous avant de revenir sur Die ensemble ! Elle est tourangelle comme Anouk, travaille dans l'aménagement urbain comme Anouk et a marché sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle, pas comme Anouk. De retour à la ville, nous revenons chez Sylvaine qui nous invite à rester dormir chez elle. Avec les invendus de la Carline, la coopérative bio de la ville nous préparons un gratin de pommes de terre, une crème de panais, une salade, deux compotes et une tarte aux pommes. autant dire que ce n'est pas ce soir que nous manquerons de quelque chose...

J'irai dormir chez Nans

La vallée de la Drôme nous ayant rapidement adoptés et inversement, nous nous mettons en tête de réaliser un nouveau rêve : rencontrer Nans de Nus et Culottés, 5 mois après avoir atterri chez Mouts ! Sur les conseils de Sylvaine, nous rejoignons Barnave, tout petit village à 15 kilomètres de Die et commençons à douter lorsque notre conducteur nous dit que le seul Nans qu'il connaît avait 18ans. Puis les premières personnes à qui nous demandons nous confirment qu'il n'y a pas de Nans à Barnave ! Sur la place du village, des parents et des enfants préparent le carnaval de Luc-en-Diois du lendemain sur le thème des légumes. En discutant avec un radis et un chou-fleur, nous finissons par rencontrer Lucile qui connaîtrait quelqu'un qui connaîtrait le co-auteur de La Bible du Grand Voyageur... En quelques minutes, nous nous retrouvons donc avec un numéro de téléphone à contacter afin de, peut-être, aboutir à notre rêve ! Nous choisissons de repartir stopper en direction de Luc-en-Diois, le village du carnaval. Mais, peu après, Nans nous recontacte pour nous dire qu'il nous attend chez lui à Die et que le thé sera chaud ! Nous bondissons de l'autre côté de la route dans une effusion de joie peu descriptible... Et nous voici de nouveau à Die, grâce à l'ancienne CPE du lycée Sport Nature, qui connaît donc bien Nans ! Heureusement que le stop fonctionne à merveille dans la vallée ! Nous nous retrouvons donc en quelques heures sur le canapé de Nans et Ely à discuter voyages et projets ! En routard expérimenté, Nans nous propose tout de suite de faire une machine ! Et ils en profitent également pour nous donner des vêtements : Nans donne à Pierre-Elie une veste et un pantalon-short qu'on lui avait donnés lors de voyages Nus et Culottés, et Ely une veste à motifs colorés à Anouk ainsi qu'un bonnet et une écharpe pour pallier les oublis récents dans les voitures ! Le lendemain matin, nous nous étions donnés rendez-vous à 7h pour une heure de méditation et yoga. Un très bon moment prolongé par un long échange sur nous, Anouk, Pierre-Elie, dans ce voyage. Loin des questions habituelles sur notre aventure, cela fait du bien parfois, surtout quand on sait que Nans et Ely peuvent bien comprendre ce qu'on vit ! Comme chez Mouts, nous immortalisons cette belle rencontre avec leur polaroïd avant de repartir sacs au dos et en t-shirt sous le soleil diois.

Quand la Drôme ne veut pas nous voir partir !

Après un court passage à la médiathèque pour répondre aux questions des classes de L'enfant@l'hôpital, nous reprenons la route vers Luc-en-Diois et le fameux carnaval ! Nous arborons d'originaux déguisements de voyageurs avec des bonnes chaussures et des gros sacs à dos... Louisa notre conductrice arrive des Cévennes pour donner un coup de main à l'organisation d'une retraite de dix jours de méditation où 80 personnes vont "s'asseoir" jusqu'à 9 heures par jour ! Nous lui proposons alors de venir l'aider, mais la responsable de ce rassemblement ne l'entend pas de la même oreille ! N'ayant jamais médité dix jours d'affilée avec eux, nous ne pouvons pas donner de coup de main ! Louisa nous ramène alors au carnaval où nous assistons au départ des chars, dont celui de Barnave transformé en panier à légumes géant ! Quelques poignées de confettis dans les cheveux plus tard, nous nous postons à la sortie de Luc, direction les Hautes-Alpes et Gap. Une heure plus tard, nous sommes toujours à côté de cette station-service désaffectée, ayant tenté par deux fois de décider de changer de direction ! Mais quand Julie s'est arrêtée, nous étions toujours là, penchés au-dessus de nos sacs, prêts à repartir vers l'Isère. Julie habite au bout de la vallée et nous lui expliquons notre voyage. Elle nous propose très rapidement de venir avec elle à Beaumont, "mais je vous préviens, ce soir c'est pâtes !". C'est donc autour des coquillettes du jour que nous découvrons la maison et la vie de Julie et de sa fille. Une vie dédiée aux animaux puisqu'à la suite un élevage de yorkshires, elle a maintenant 4 chevaux et une bonne vingtaine de poules et canards qu'elle descend voir au moins deux fois par jour. Nous resterons trois jours chez elle, trois jours embarqués dans son quotidien, entre le ramassage du crottin, les soins à la poule en quarantaine dans le salon, les 10 000 pommes de pins balancées et attrapées au vol par la chienne Laïka, le cours de Qi Gong, les épisodes de Yakari pour sa fille et le café chez les amies Patricia et Julie ! Une leçon de vie qui nous donne envie de rester un peu plus dans la Drôme pour découvrir une région particulière où nous nous sentons comme chez nous !


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